Les fours et foyers de maçonnerie en Biélorussie aujourd'hui

Les observations suivantes ont été enregistrées lors d'un court séjour dans le village Bolshiu Sliva dans la République de Biélorussie.

En Biolarussie, tous les logis étaient traditionnellement chauffée à l'aide de larges foyers de maçonnerie, nommé petchka, placé à la cuisine, et une autre appareil de chauffage, petit ou de taille moyenne, retrouvé habituellement au salon, et appelé grupka. Aujourd'hui, presque toutes les maisons rurales ont encore unepetchka, mais seulement 40% des logis possèdent et utilisent encore la grupka traditionnelle.

petchka 1976 - vue frontale
Vue frontale d'un petchka construit en 1978.
Notez la marche en bois et l'ouverture d'accès á la base creuse à l'arrière. La seconde ouverture à la foundation est sise directement sous l'ouverture dans la hotte. La seconde trappe est pour un fournaise de chauffage central qui brûle des briquettes , qu'on peut voir au bas à droite . La finition des tuiles ( centre à droite ) a été endommagé lors de l'installation de la fournaise dans le petchka.

Bien que moins efficace que la grupka , c'est toujours le petchka que l'on construit, probablement par attachement sentimental à la tradition de la population, et aussi pourr son usage multi-functionnel comme lit, appareil de chauffage, et four. Les maisons modernes sont maintenant construites en brique, et l'on dit que les grupka ne dégagent pas suffisamment, d'érgie et suffisent seulement que pour chauffer les vieilles maisons de bois. En conséquent, des systèmes de chauffage à briquettes remplacent maintenant les grupka, cela même dans les vieilles maisons de bois.

petchka 1978 - vue frontale
Vue frontale d'un petchka contruit en 1976

Un petchka, c'est un four de brique, en arche et de cinq pieds de long, construit sur une fondaison rectangulaire de maçonnerie creuse. Le four n'a pas de porte, seulement un écran de tôle, que l'on place par-dessus l'ouverture de l'âtre après que le feu soit éteint.

Un large hotte se retrouve au-dessus de l'entrée principale, et celle-ci s'amincit graduellement en atteignant la jonction de la cheminée juste au-dessus du plafond. Au dessus du four, se trouve une plateforme qui sert de lit, de la taille d'un petit lit double. Cet espace, appelé "root", était de coutume réservé pour le plus vieux membre féminin de la famille.

petchka - Vue arrière
Vue arrière du petchka.

Le feu est allumée directement dans le four, et la fumée et les gaz s'échappent par l'unique ouverture, c'est à dire l'entrée de l'âtre. La fumée est alors aspirée vers l'intérieur de la hotte d'où elle est véhiculée dans la cheminée.

Les petchka sont bâties avec des briques d'argile, et fixées avec du mortier d'argile, le seul autre matériau étant les linteaux de fer insérés au-dessus du four et des uvertures de la hotte, et les poutres de bois de 6" par 6" qui étaient la foundation creuse.

La tradition dictait autrefois une finition en stucco à base de chaux. Aujourd'hui cette tradition est remplacée par un finition de tuiles plus "sophistiquée". La fondation est souvent divisée en deux sections, l'une pour entreposer le bois, l'autre pour y garder des porcelets et des poulets lors de nuits froides.

Notez que la fondation est quelque peu plus large sur un coté que le four qu'elle supporte. Ce retrait sert de marchepied, et il sera souvent supplémentée d'une courte marche de bois, sise plus près du sol.

Sous la plateforme lit se trouvent deux ouvertures carrées qui pénétrent, au plan horizontal, jusqu'àu la paroi intérieure du four. Ces niches de sèchage sont souvent équipées de portes en fer forgé.

Les deux ouvertures au niveau du sol dans la foundation, et l'ouverture dans la hotte sont habituellement fermées par de simples rideaux quant le petchka n'est pas utilisée.

Dû à l'espace restreint des habitations rurales, les petchka étaient toujours contruites contre un mur intérieur ou un coin intérieur.

Selon la tradition, durant l'hiver, toute la cuisine était faite sur le petchka. De nos jours, un poêle au gaz sert dans la plupart des maisons à préparer les plats de cuisson plus rapide.

Pour la cuisson, on utilise des chaudrons de fer forgé spécifiques aux petchka , et dont l'évolution leur est parallèle. Ces chaudrons sont placés dans le four, à l'aide d'une longue perche de bois, armée de pinces semi-circulaires à une extremité. Une petite pile de sable, conservée en permanence dans le four, est repoussée autour des chaudrons pour accélérer la cuisson. Un long rateau en forme de _ L _ sert à bien distribuer le sable et à retirer les cendres .

Grubka - Vue frontale
grupka photographié durant le même voyage

A l'intérieur de la hotte, sur chaque coté de son ouverture, juste sous le parcourt empruntée par la fumée lorsqu'elle s'échappe du four, se trouvent deux tablettes de fer forgé grillagées, employées pour fumer des viandes et sur lesquelles on laisse constamment un contenant d'eau à chauffer.

Les grupka sont des foyers de taille moyenne, à enveloppe unique. et de style russe. En région rurale, ces foyers sont usuellement construits en briques avec un fini de stucco lavé à la chaux. En ville, souvent on les construit avec de vrais tuiles pour four, au contraire des petchka modernes qu'on finit avec des tuiles de salle de bain ordinaires.


Group Ka

Un Group Ka couvert de tuiles, et construit contre un mur intérieur, où se trouve sa conduite de cheminée. Minsk a été presque complètement destruite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Seules quelques habitations ont survécu (groupés dans des creux). Cette maison pourra être renovée mais le foyer sera presque sûrement démoli. Les grupka sont habituellement dégagés et localisés au centre de pièces de vie courante.

Le bouleau est par necessité le combustible préféré pour les deux types de foyer , le pin servant de bois d'allumage. La population locale est extrèmement conservatrice de son approvisionnement de bois, et on y pratique toujours une taille d'écimage. Les feux ne sont allumées qu'avec grand soin et précision, et les ajustements de soupape lors de l'allumage sont fréquents.

Beaucoup de foyers de deux types ont souffert des craquellèments sévères, qu'on m'a dit être le résultat d'allumages trop puissants, ou d'un allumage trop précoce après la construction.

Dans chaque village ou groupe de villages on retrouve un artisan maçon specialise ou pichnik. Ces maçons travaillent, de mémoire, et sans plan. Sans formation, leurs connaissances sont transmises de père en fils, ou de maître à apprenti.

Officiellement ces pichniks sont des employées de la ferme collective locale, et c'est seulement le soir, ou en journée de congé, qu'ils peuvent pratiquer leur occupation secondaire.

petchka - Quelques outils usuels
Trois des outils utilisés pour opérer un petchka.
De gauche à droite, un "ouchvat" à long manche, sert à retirer les chaudrons en fonte; un rateau à angle droit, pour ratisser le sable dans l'âtre et nettoyer les cendres; "ouchvat" à manche court.. On utilise aussi une longue perche pour ouvrir et fermer les rabats situés hors d'atteinte.

petchka vue intérieur
Four à cuisson du petchka, vu de l'intérieur; on peut voir des chaudrons en fonte (Chugun ou Garschok), nichés dans du sable.

Traditionnellement ce sera la population locale, elle-même qui s'occupe de leurs besoins énergitiques de chauffage. Comme le gouvernement central est impuissant à offrir une alternative viable, le comportement individualiste des pichniks est bon gré mal gré toléré. Non seulement, ceci est un fait remarquable dans un tel état marxiste authoritaire, mais cela a aussi permis aux design et aux techniques de construction de demeurer virtuellement inchangées, depuis les 80 dernières années. En comparaison, dans les démocraties du Nord-ouest de l'Europe, le design et le développement ont énormément avancé dans les dernières années, gràce à l'aide des gouvernements, de commandites de recherche privées, et l'apparition de matériaux hautement réfractaires.

En Biélorussie, aussi bien que dans le reste des régions froides de l'ancienne Union Soviétique, un système de chauffage a évolué directement par essai et erreur, de la part de la population locale, lors de générations successives.

Originallement publié dans le bulletin MHA News - Jan 95


Articles par Marcus Flynn

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